3 étapes pour déculpabiliser de laisser seul son chien
Je vous en parlais il y a quelque temps sur Instagram : la culpabilité. À l'arrivée de son chiot, on passe tout son temps avec lui, au point de s'oublier un peu. On n'ose plus sortir, faire du sport ou voir des amis par culpabilité. Reprendre une vie normale est difficile, car du temps pour soi, c'est du temps en moins pour lui. En ajoutant les journées de travail, notre chien n'est pas toujours suffisamment occupé ou stimulé. "Si j'ai pris un chien, c'est pour m'en occuper, je l'assume !" C'est vrai, mais un juste milieu entre lui, moi et nous existe. Trouver l'équilibre et ne plus culpabiliser lorsqu'on prend du temps pour soi n'est pas simple. J'ai personnellement mal vécu cette période d'adaptation, c'est pourquoi je voulais partager quelques conseils.
Pourquoi culpabilise-t-on ?
Sportive de nature, l’arrivée de Raymond a été très frustrante au début. Je ne pouvais plus faire autant de sport, car un chiot demande beaucoup de temps, et je culpabilisais rien qu’à l’idée de prendre du temps pour moi. De deux heures de sport par jour, je suis passée à rien du tout. Six mois plus tard, à force de mettre de côté mon bien-être, j’ai commencé à me sentir mal physiquement et mentalement (prise de poids, frustration, baisse d’énergie).
La question que je me posais souvent, et que vous vous posez certainement, est : « Est-ce normal que je culpabilise ? » La réponse est OUI ! C’est justement parce que vous êtes un bon propriétaire que vous ressentez cette culpabilité, car vous avez à cœur de bien faire en passant un maximum de temps avec votre chien. Lors de mes moments de doute, je cherchais sur Internet des témoignages ou de l’aide pour gérer cette culpabilité, mais je trouvais peu d’articles sur le sujet. Sur Instagram, aucun des #petfluencers que je suivais n’évoquait ce ressenti. Je me demandais alors : suis-je une mauvaise dog mom ? Personne ne parle de ce sentiment... Serais-je la seule à mal m’occuper de mon chien ? C’est une erreur à ne pas faire.
Ah, la beauté d’Instagram et de sa vie parfaite ! Si en apparence nous partageons nos plus belles photos, dans l’intimité, nous partageons aussi nos doutes. Certains sont simplement plus pudiques et préfèrent ne pas en parler sur les réseaux. J’aime mettre en avant mes plus belles photos et les aspects sympas de la vie de Raymond, mais je n’ai ni peur ni honte de partager les moins bons moments, car ils font aussi partie de la vie. Les ignorer ne les effacera pas. En parler autour de soi aide vraiment, car on se rend compte qu’on est comme tout le monde, et vos amis vous donneront certainement de bons conseils.
Justement, parlons des conseils ! Que faire pour ne pas culpabiliser ? La réponse ci-dessous en trois étapes seulement.
Que faire, Docteur ? 3 étapes pour déculpabiliser
1. Analyser la situation : se poser les bonnes questions
On culpabilise souvent de laisser son chien à la maison. Pourtant, il n’y a souvent aucune raison de s’inquiéter. Tout dépend si vous le laissez seul de manière régulière ou occasionnelle. Il est important de distinguer le fait de le laisser seul une à deux heures pour faire une course, et le fait de l’abandonner toute la journée pendant que vous travaillez. Le premier cas est normal et même bénéfique pour votre chien, tandis que le second peut être problématique et nécessite de revoir votre mode de vie ou votre organisation.
Il est normal de parfois manquer à nos devoirs de propriétaire. L’important est que cela reste épisodique. Il arrive de le promener moins (à cause de la pluie, de la fatigue), de le gronder un peu trop fort (à cause du stress) ou de passer moins de temps avec lui (à cause du travail ou de changements de vie). Ces écarts sont normaux et montrent que vous avez trouvé un équilibre.
Un chien a aussi besoin d’apprendre à être seul : cela fait partie de son éducation et contribue à son bien-être. Savoir laisser son chien à la maison peut même renforcer votre relation avec lui. Voici deux exemples très parlants :
Sortie au restaurant : Si je pars au restaurant pour un aller-retour, je ne vois pas l’intérêt d’emmener Raymond. Il est bien mieux à la maison à faire ce qu’il veut, plutôt que de rester assis sous une table pendant deux heures. Au final, ni lui ni moi ne passerions un bon moment (car il faudrait le canaliser). Il appréciera bien plus une promenade avant et après ma sortie. En revanche, si je prévois de me balader en ville pendant une heure avant d’aller au restaurant, je prends Raymond avec plaisir, car il aura eu l’opportunité de se défouler avant.
Vacances aux États-Unis : Lors de nos vacances aux Etats-Unis, nous avons emmené Raymond célébrer la fête du 4 juillet à Las Vegas. Mauvaise idée. Il y avait trop de monde, nous avons dû le porter tout du long, et le bruit des feux d’artifice l’a terrifié. Finalement, il aurait été bien mieux à l’hôtel. Cette expérience nous a appris à toujours évaluer si cela a un intérêt pour lui. Même si « techniquement » votre chien peut venir, cela ne signifie pas que la situation s’y prête.
2. Dédramatiser : votre chien a besoin d’apprendre à être seul
Il est tout à fait normal de laisser son chien à la maison. Tant que cela reste pour de courtes périodes et de manière occasionnelle, il n’y a aucune raison de culpabiliser.
Au contraire, votre chien a besoin d’être seul. Cela lui permet :
De se reposer : Un chien dort en moyenne entre 12 et 14 heures par jour, bien plus que nous. Trop de stimulation peut encourager une hyperactivité et mener à des comportements néfastes, comme la destruction.
D’être plus indépendant : Être constamment avec lui ne lui rend pas service. Cela peut entraîner des troubles du comportement, comme l’anxiété de séparation. Toute absence sera alors mal vécue.
D’apprendre à gérer ses émotions : L’ennui fait partie de la vie, pour les humains comme pour les animaux. Il est essentiel que votre chien apprenne à gérer l’ennui et l’attente de manière sereine.
Ces trois aspects sont cruciaux pour son bien-être. Pensez-y la prochaine fois que vous le laisserez à la maison !
3. Anticiper : action, réaction !
Tout est une question de dosage. Si vous savez que vous allez laisser votre chien quelques heures, anticipez avec une bonne promenade avant et après, et proposez-lui des jeux d’occupation ou des friandises cachées dans la maison pour le divertir. Installer une caméra à la maison peut être une excellente façon de surveiller votre chien et de vous assurer qu’il se porte bien en votre absence. Certaines caméras offrent même la possibilité de lui parler, ce qui peut être rassurant s’il s’ennuie ou montre des signes d’anxiété. En observant son comportement, vous pourrez mieux adapter vos absences et ajuster son environnement pour qu’il se sente plus serein.
Parfois, vous ferez des erreurs, comme notre expérience à Las Vegas. Considérez cela comme un apprentissage, pas un échec. « J’ai fait une erreur, on fera mieux la prochaine fois. » Il faut savoir se pardonner. La culpabilité peut nous pousser à nous améliorer, alors soyez indulgents envers vous-mêmes. Trouver l’équilibre parfait entre repos et dépense, activité et ennui, est essentiel.
Voici quelques exemples concrets :
Vous avez une grosse présentation cette semaine et serez très occupé ? Prenez un pet sitter, rentrez le midi et/ou réglez votre réveil une heure plus tôt.
Vous lui donnez moins d’attention depuis l’arrivée de votre bébé ? Organisez votre temps différemment pour consacrer du temps à votre chien, et même inclure votre bébé dans certains moments de partage.
Il demande plus de balades en ce moment ? Trouvez une activité plus régulière ou plus intense compatible avec votre emploi du temps.
Pour chaque problème, il y a une solution. À vous de trouver la vôtre !
Ce qu’il ne faut pas faire
En parallèle des trois étapes évoquées, il y a une erreur à éviter absolument (aussi tentante soit-elle) : chercher à se racheter auprès de son chien pour apaiser sa culpabilité. C’est une réaction humaine et compréhensible, mais elle ne lui rend pas service et risque d’installer de mauvaises habitudes.
Quelques exemples courants :
Vous manquez de temps pour une vraie balade, alors vous le laissez tirer en laisse pour qu’il se défoule.
Votre charge de travail est intense en ce moment, alors vous acceptez qu’il vous suive partout, même dans les pièces normalement interdites.
Depuis l’arrivée de votre bébé, vous lui accordez moins d’attention, alors vous le laissez monter sur le canapé malgré l’interdiction.
Il déborde d’énergie parce que vous le sortez moins, alors vous tolérez qu’il mordille pendant le jeu.
Ces comportements n’améliorent en rien son bien-être. Pire, ils lui envoient des signaux contradictoires qui, à force de répétition, peuvent fragiliser son éducation et perturber son équilibre. Non seulement ses besoins fondamentaux restent insatisfaits, mais en plus, vous créez de nouveaux problèmes.
Si votre chien adopte de mauvais comportements par manque d’exercice ou de stimulation, ce n’est pas lui qu’il faut blâmer… mais vous-même.
En résumé
Dans le tourbillon du quotidien, il est normal d’avoir des périodes où l’on passe plus ou moins de temps avec son chien. Lui aussi a ses propres rythmes : certains jours, il aura envie de jouer et de se dépenser, d’autres, il préférera se reposer. L’essentiel est d’en être conscient et de considérer comme exception les moments où vous lui accordez moins d’attention. Si cela devient trop fréquent, il est important de se remettre en question et d’envisager une solution durable, comme faire appel à un pet sitter.
Personnellement, Raymond m’a beaucoup appris sur moi-même. Il m’a appris à ralentir, à trouver un équilibre entre les moments pour lui et ceux pour moi. J’ai réappris à écouter mes besoins sans négliger les siens. Après avoir totalement mis le sport de côté, j’ai trouvé une nouvelle organisation et adapté mon rythme. Je me sens moins frustrée et troque aujourd’hui avec plaisir mes footings de 20 km contre une balade tranquille de 5 km. Et mieux encore, nous avons même appris à courir ensemble.
Et vous, avez-vous trouvé le juste équilibre entre vous occuper de votre compagnon et prendre du temps pour vous ? Avez-vous ressenti cette culpabilité au début ? Que ce soit à travers le sport, une passion, ou des moments entre amis, s’accorder du temps est essentiel et ne doit jamais être négligé.